Le syndicat Force Ouvrière souhaite donner la parole à tous ces personnels de ces institutions primordiales s’occupant de la protection de l’enfance.
Nous avons rencontré Monsieur le Président et la direction de la DGA DSS sur ce sujet fin aout 2020 afin de l’informer des réalités et des difficultés quotidiennes de tous ces agents.
Des réorganisations successives ont eu lieu sur ce sujet précis de la protection de l’enfance, qui devaient permette un meilleur accompagnement de ces enfants abimés.
Hélas pour nous les solutions retenues sont trop éloignées de la réalité du terrain et ne sont pas satisfaisantes.
Petit rappel, comment peut-on déployer une nouvelle réorganisation en plein confinement au mois de mars 2020 ?
- Alors que la charge de travail était déjà très importante, et que le confinement génère le placement d’enfants nouveaux dans un système au bord de l’asphyxie !
- Où est la prise en compte de la charge d’activité des assistants administratives, des heures réalisées en quantité impressionnante, quelle reconnaissance ont eu en retour ces personnels ?
- Rien à ce jour pour ce surinvestissement, et cette charge de travail est toujours aussi forte !
- Quid des assistants familiaux dans ce nouveau dispositif mis en place, quelle solution de partenariat, de travail en équipe a été mis en place ?
- Combien d’enfants ont aujourd’hui un projet pour l’enfant (PPE) remplie, rédiger par l’équipe pluridisciplinaire permettant de donner des pistes de travail sur l’ENFANT, et l’aider à se construire ou se reconstruire ?
- 20 % des PPE sont aujourd’hui rédigés soit environ 2000 enfants sans ce document obligatoire, qui est inscrit dans la Loi du 5 mars 2007, oui 13 ans déjà !!!
En 2016, la réforme de la protection de l’enfance, c’est repositionner la protection de l’enfance dans l’intérêt de l’enfant, autour de ses besoins. Ce changement de paradigme s’inscrit dans une nouvelle définition de la protection de l’enfance est incarné par un outil précieux de la politique publique de protection de l’enfance : le projet pour l’enfant.
Le Projet pour l'enfant (PPE) est un document qui appartient à l’enfant et qui porte une véritable ambition pour lui. Ce recentrage sur les besoins fondamentaux de l’enfant est l’une des grandes orientations de la feuille de route qui accompagne la loi de 2016, qui fixe comme objectif de mieux prendre en compte les besoins de l’enfant.
Cela implique également une mise en cohérence des actions éducatives, une évaluation de leur opportunité et de leurs résultats.
Les ambitions affichées à travers cet outil, déjà fortes en 2007, ont été renforcées en 2016, dans un souci de mise en cohérence des phases d’interventions en protection de l’enfance à présent clairement délimitées et au contenu défini par la loi (prévention, repérage, évaluation, intervention (traitement) individualisée et concertée, réévaluation régulière de la cohérence de l’action avec les besoins, questionnement du statut de l’enfant.
Le continuum d’intervention souhaité en 2007 s’inscrit à présent dans des étapes précisées par la loi de protection de l’enfant, le PPE prenant ainsi appui sur la phase d’évaluation pluridisciplinaire obligatoire (telle que précisée par l’article L. 223-1-1 du CASF) et donnant lieu à un rapport de situation annuel (ou tous les 6 mois), destiné à « vérifier la bonne mise en œuvre du projet pour l’enfant [...] et l’adéquation de ce projet aux besoins de l’enfant, ainsi que, le cas échéant, l’accomplissement des objectifs fixés par la décision de justice » (article L 223-5 du CASF)
Nous pensons que nous en sommes à des années lumières aujourd’hui !!!
Quelles en sont les raisons : freins de certaines personnes, surcharge de travail, épuisement professionnel, inadéquation des solutions avec les problématiques des enfants, réorganisations successives….
Nous n’avons pas de solutions miracles à ce jour, mais se poser de bonnes questions, ne peut pas faire de mal.
Et ainsi résoudre point par point ce qui est défaillant, OUI défaillant dans cette organisation actuelle.
Nous ne souhaitons pas rentrer dans un jeu de pouvoir de responsables entre eux, d’égo, de carrière pour certains dans un sens négatif, il ne faut pas oublier la priorité des priorités, l’intérêt supérieur de l’enfant !
Nous mettons ainsi au débat cette question à vous tous,
Et vous laissons la liberté de compléter cette lettre, d’exemples, de solutions….
Nous vous invitons à transmettre ces éléments auprès de Monsieur le Président et de la Vice-Présidente chargée des solidarités afin de les confronter aux réalités de travail et d’engager une réécriture de l'organisation de l’ASE actuelle sans arrière-pensée, dans le seul et unique intérêt, protéger ces enfants, préparer leur avenir dans notre société, tout en préservant les personnels de l’ASE.